
(Éco)tourisme comme mégaprojet extractiviste: le cas de Ile-à-Vache (Haïti)
11 février 2021
10h – 12h
En ligne par Zoom et Facebook Live
Voici le vidéo intégral de la conférence.
https://www.facebook.com/ GRITEuOttawa/videos/ 425452858709071
L’équipe du GRITE a le grand plaisir de vous convier à son premier événement de 2021 avec une présentation de Walner Osna, doctorant en sociologie à l’Université d’Ottawa, qui discutera le caractère extractiviste du projet (éco)touristique Destination Ile-à-Vache à Haïti.
La conférence est co-organisée avec la Chaire conjointe de recherche UOttawa-ULyon sur l’urbain anthropocène et l’École des études sociologiques et anthropologiques dans le cadre de la Semaine de sociologie et d’anthropologie de l’Université d’Ottawa. La présentation sera faite en français, suivie d’une période d’échanges bilingues. Il sera possible d’y participer via Zoom (écrire à grite@uottawa.ca pour recevoir le lien) ou en direct de Facebook.
February 11th, 2021
10:00 – 12:00
Facebook Live
GRITE is pleased to invite you to its first event of 2021 with a presentation by Walner Osna, doctoral student in sociology at the University of Ottawa, who will discuss the extractivist nature of the (eco) tourism project Destination Ile-à-Vache in Haiti.
The conference is co-organized with the UOttawa-ULyon Joint Research Chair on Urban Anthropocene and the School of Sociological and Anthropological Studies as part of the Sociology and Anthropology Week of the University. The presentation will be in French, followed by a bilingual Q&A. Participation is available through Zoom (RSVP grite@uottawa.ca) or Facebook live.
Cette communication vise à montrer que le projet gouvernemental Destination Ile-à-Vache de l’administration Martelly/Lamothe qui se prétend (éco)touristique est en dehors de toute démarche écotouristique. En d’autres termes, la mise en œuvre à Ile-à-Vache (Haïti) de ce projet dit (éco)touristique est plutôt contradictoire aux fondements théoriques de l’écotourisme. Ainsi, nous l’avons considéré comme un mégaprojet au sens de Gellert et Lynch (2003). Pour paraphraser Christian Chaboud et al. (2004), nous disons qu’il existe un grand écart entre le « modèle vertueux » promu par le gouvernement et le « modèle réel » qui se fait concrètement sur l’ile. À partir d’une enquête de terrain qualitative menée à Ile-à-Vache entre décembre 2019 et janvier 2020, nous considérons trois grands aspects incontournables à tout projet qui se veut réellement écotouristique pour argumenter cette contradiction entre la prétention écotouristique et l’exécution du projet. D’abord, notre premier argument porte sur l’exclusion de la population locale dans le projet qui s’exprime à travers une absence totale de participation locale, alors que cette dernière devait être indissociable du processus (Lequin, 2001). Ensuite, il s’agira de montrer que les impacts socio-environnementaux du projet questionnent également le « souci » (éco)touristique de celui-ci puisque nos observations nous ont montrés que depuis le début sa mise en application le projet représentait plutôt une menace pour l’environnement. Finalement, nous avons découvert que ce projet gouvernemental a fragilisé les conditions socioéconomiques des paysans/paysannes sur l’ile au lieu d’y apporter une amélioration comme un des objectifs théoriques de l’écotourisme (Lequin, 2003).
Walner Osna a fait ses études de premier cycle en sociologie à Faculté des sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti (2009-2013). Il a poursuivi ses études supérieures en sociologie à l’Université d’Ottawa où il a fait une maîtrise en sociologie (2018-2020). Il est actuellement étudiant au doctorat en sociologie à la même université. Il a bonne expérience organisationnelle et de militance. Il milite au sein des organisations haïtiennes comme le Cercle d’étude en littérature gramscienne (CELG) depuis 2009 et le Groupe de recherche et d’appui au développement des collectivités territoriales (GRAD) depuis 2011. Il a travaillé à l’Institut culturel Karl Levêque de 2015 à 2018 principalement dans le programme de formation et de renforcement organisationnel de l’institution. Il est actuellement président de l’Association étudiante de cycles supérieurs en sociologie et anthropologie (AÉCSSA) de l’Université d’Ottawa et aussi membre du Collectif de recherche sur les migrations et les racismes (COMIR). Ses préoccupations de recherches portent sur les théories décoloniales, les mouvements sociaux et l’État, les mégaprojets et l’extractivisme.