Date

08 Avr 2021
Expired!

Heure

10:00 am - 12:00 pm

2e séance du Séminaire de recherche de la Chaire conjointe de recherche Université d’Ottawa – Université de Lyon et l’École urbaine de Lyon « Approches urbaines et anthropocène »

8 avril 2021
10h – 12h (Ottawa) | 16h-18h (France)
En ligne

Sauver le Lac Nula : Natures post-industrielles et les nouvelles frontières de l’environnementalisme en Bosnie-Herzégovine post-conflit

Avec Larisa Kurtović, professeure adjointe en anthropologie, uOttawa, et Yanna Jovic, baccalauréat spécialisé en études des conflits et droits humains

Modération par Karine Vanthuyne, directrice du GRITE

Conférence organisée par le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les territoires de l’extractivisme (GRITE), le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne (CREDP) et la Chaire conjointe de recherche UOttawa-UdL sur l’urbain anthropocène

 

Inscription gratuite mais obligatoire : https://www.eventbrite.com/e/billets-postindustrial-natures-frontiers-of-environmentalism-bosnia-herzegovina-145919269463

 

La présentation sera en anglais, suivie d’une période d’échanges bilingues français-anglais.

 

Résumé

En 2018, une campagne militante menée dans la ville de Vareš, en Bosnie centrale, a contesté avec succès le projet du programme ¡Vamos ! qui prévoyait de tester des équipements miniers sous-marins dans un lac voisin « Nula » qui s’est formé à partir de la fosse de la mine de charbon « Smreka », aujourd’hui disparue. ¡Vamos ! et ses partenaires locaux prétendaient que ce projet pourrait ramener des emplois dans cette partie désindustrialisée et dépeuplée de la Bosnie-Herzégovine. Mais les opposants au projet ont mis l’accent sur les dangers potentiels pour l’environnement de ce type d’essais, soulignant l’éthique douteuse de l’introduction d’une technologie expérimentale dans un pays pauvre où les réglementations environnementales sont faibles. Les deux groupes ont cherché à se positionner par rapport à l’histoire et aux difficultés actuelles de la ville. Vareš était autrefois tristement célèbre pour ses niveaux élevés de pollution causés par l’aciérie locale et la mine de charbon, mais ces activités ont pris fin avec le début de la guerre de Bosnie (1992-1995). Pendant cette période, l’environnement naturel a commencé à se rétablir et, dans certains cas, à prendre le pas sur les ruines industrielles de l’aciérie elle-même. Le lac nouvellement formé est devenu une zone de loisirs, appréciée des nageurs, des pêcheurs et des pique-niqueurs. Cette nature récupérée est donc devenue un élément central de la revitalisation économique espérée de la région grâce au tourisme écologique et rural. Que se passe-t-il lorsque les natures postindustrielles deviennent un lieu de préoccupation pour les environnementalistes ? Comment les expériences passées de pollution et de toxicité façonnent-elles la façon dont les populations locales pensent au risque environnemental ? Et comment ces histoires locales se croisent-elles avec le nouveau régime transeuropéen de distribution des risques et des dommages environnementaux, illustré par un projet tel que ¡Vamos !

Biographies

Larisa Kurtović est professeure adjointe d’anthropologie à l’Université d’Ottawa. Elle est une anthropologue politique qui mène des recherches sur les politiques militantes, la transformation post-socialiste et les suites de l’intervention internationale dans la Bosnie d’après-guerre. Ses analyses ethnographiques des mobilisations populaires, de la satire politique et de la politique nationaliste ont été publiées, entre autres, dans les pages de l’American Ethnologist, Focaal, History and Anthropology et Critique of Anthropology. Elle écrit actuellement un livre intitulé Future as Predicament : Political Life After Catastrophe, basé sur sa recherche à long terme dans la Bosnie d’après-guerre, et travaille également sur une future ethnographie graphique sur l’activisme anti-privatisation des travailleurs avec l’anthropologue Andrew Gilbert et le graphiste Boris Stapić. Ses recherches les plus récentes portent sur les politiques infrastructurelles et environnementales dans les zones postindustrielles de la Bosnie centrale.

Yanna Jović a obtenu son baccalauréat spécialisé en études des conflits et des droits humains avec une mineure en sociologie à l’Université d’Ottawa en 2020. À l’été 2019, elle a passé quatre mois à mener un projet de recherche ethnographique indépendant dans la ville de Vareš, en Bosnie centrale, sous la supervision de la professeure Kurtović. Cette recherche portait sur la mobilisation pour sauver le lac Nula, formé sur les terrains de l’ancienne mine de fer « Smreka ». » Elle travaille actuellement en tant que conseillère de programme pour Emploi et Développement social Canada.